Le salaire minimum pratiquement disparu des emplois en quincaillerie

On entend souvent dire que la COVID-19 a été un « game changer » au niveau des salaires, affectant particulièrement le plancher du salaire minimum. Une enquête du Journal de Montréal et une entrevue sur QUB radio de Richard Martineau avec l’expert Yves Daoust semblent confirmer deux tendances.

D’une part, les bonis et augmentations de salaire qui ont dû être versés pour motiver les employés de quincaillerie pendant la pandémie à entrer au travail  et contrer l’attrait de la subvention fédérale (PCU) ont obtenu l’effet escompté, mais à fort prix puisque dans la majorité des cas, l’employeur n’a pas pu redescendre les salaires une fois la pandémie réglée, du moins, une fois l’ère des subventions terminée.

D’autre part, nos points de vente continuent de réduire leurs heures, voire leurs jours d’ouverture afin que le poste de dépenses « masse salariale » demeure gérable. Autrement dit, moins d’heures à payer égale capacité augmentée de mieux rémunérer les employés qui restent.

M. Daoust, directeur, économie et affaires pour le Journal de Montréal et le Journal de Québec a clairement affirmé à l’animateur radio que son quincaillier local fermait dorénavant les lundis pour réduire ses frais en salaires.

À ce propos, Richard Darveau a rappelé au journaliste que la solution la plus équitable consiste pour le gouvernement à imposer une réduction des heures possibles d’ouverture des magasins, du moins des commerces spécialisés, afin qu’aucune quincaillerie ne soit pénalisée lorsqu’elle réduit ses heures : « Si le règlement sur les heures d’admission dans les commerces n’est pas modifié, une PME qui réduit malgré tout ses heures peut être pénalisée. En effet, le client qui apprend que la quincaillerie concurrente est ouverte, il va y aller, y faire son achat, et possiblement continuer par après de fréquenter ce commerce ».

En ce moment, un commerce peut ouvrir 83 heures par semaine, soit de 8 h à 21 h du lundi au vendredi, et de 8 h à 17 h le weekend. Si par exemple tous les commerces  étaient restreints à ouvrir un maximum de 73 heures par semaine, ce serait déjà un gain. « Plusieurs de nos membres vivraient bien avec une fermeture forcée à 19 h les soirs de semaine », confirme le président de l’AQMAT.

Ceci n’est qu’un exemple de scénario parmi d’autres. Poussons l’étude de cas : admettons que cette quincaillerie emploie 10 personnes et qu’elle ouvre 2 heures de moins par jour de semaine, elle économise 100 heures de paie par semaine. Sur le plan des revenus, si la loi interdit à ses concurrents d’ouvrir, il s’agit d’un gain net. On parle facilement ici de 1500 $ à 2000 $ par semaine, donc entre 72 000 $ et 104 000 $ qui peuvent être répartis sur les salaires des employés restants afin de favoriser leur rétention et leur motivation.

Tout le pan des technologies en vue d’automatiser des tâches sans grande valeur ajoutée intéresse également les médias en tant que moyen pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre et aux hausses de salaire.

Cliquer ici pour parcourir l’article du journaliste David Descôteaux dans lequel on retrouve également une entrevue pertinente de Richard Martineau avec un économiste.

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