150 employés de quincailleries sous la loupe de chercheurs pour mesurer l’effet de la COVID-19

Des chercheurs de l’Université Laval, du Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval et de l’Université de Montréal viennent de recevoir une subvention de 2,2 M$ du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 pour mesurer les effets du virus responsable de la COVID-19 sur les travailleurs de l’alimentation et des quincailleries.

L’AQMAT et la Fédération du commerce de la Confédération des syndicats nationaux soutiennent le projet et collaborent en facilitant le processus de recrutement des participants.

Denis Boudreau, professeur titulaire, Département de chimie, Faculté des sciences et de génie, Université Laval, spécialiste en nanomatériaux luminescents et en analyse spectrochimique.

« Les travailleurs de l’alimentation et de la quincaillerie sont soumis depuis le début de la pandémie à un risque élevé d’infection à la COVID-19 en raison de contacts quotidiens avec un grand nombre de personnes, explique un des responsables de l’étude, Denis Boudreau, professeur à la Faculté des sciences et de génie de l’Université Laval. Pourtant, il n’existe toujours pas de données précises sur le taux d’exposition de ces travailleurs au virus et sur la réponse immunitaire que cette exposition entraîne. Notre étude va tenter de faire la lumière sur ces questions. »

« L’apport de la science nous semble essentiel pour aider les employés de quincaillerie et leurs employeurs à être encore mieux informés lorsqu’une autre crise frapperait éventuellement le Québec et le monde », explique Isabelle Champagne, directrice des communications et du marketing de l’AQMAT.

xxx

L’équipe de chercheurs suivra au cours des 24 prochaines semaines 450 travailleurs, dont le tiers provenant de quincailleries des régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches.

Les chercheurs prélèveront des échantillons sanguins afin de déterminer la présence d’anticorps contre le virus de la COVID-19 et d’établir la prévalence de l’infection chez ces travailleurs à risque, qu’il s’agisse d’infections symptomatiques ou non. Des prélèvements successifs après 12 et 24 semaines permettront de mesurer l’incidence de l’infection au cours des 6 mois que durera l’étude.

Pour mener à bien leurs analyses les chercheurs utiliseront, en plus des techniques sérologiques traditionnelles, une méthode de détection optique mise au point par Denis Boudreau et ses collègues Jean-François Masson et Joëlle Pelletier, professeurs au Département de chimie de l’Université de Montréal. « Cette technologie, appelée spectroscopie par résonnance de plasmons de surface, utilise un faisceau lumineux pour détecter les anticorps du virus capturés sur une mince pellicule métallique. Cette technique permet d’évaluer rapidement la qualité de la réponse antivirale et l’affinité des anticorps pour le virus », explique le professeur Boudreau, qui est aussi chercheur au Centre d’optique, photonique et laser (COPL) de l’Université Laval.

Un deuxième volet de l’étude aura pour objectif de mieux comprendre la réponse de l’ensemble du système immunitaire lors de l’infection au SARS-CoV-2. Les chercheurs s’intéresseront tout particulièrement à l’immunité innée, qui permet une réponse rapide et non spécifique contre les agents infectieux, et à l’immunité cellulaire, qui peut protéger une personne contre une infection même en l’absence d’anticorps décelables. Ils étudieront le rôle joué par des cellules impliquées dans ces deux types d’immunité, les neutrophiles et les lymphocytes T, dans la qualité de la réponse immunitaire de chaque individu lors d’une infection au SARS-CoV-2.

Sylvie Trottier, chercheur associé Axe Maladies infectieuses et immunitaires, CHUL, professeur agrégé au Département de microbiologie-infectiologie et d’immunologie, Faculté de médecine, Université Laval

« C’est la qualité de la réponse immunitaire dans son ensemble qui permet à plus de 80 % de la population infectée au SARS-CoV-2 de ne pas développer de complications. Nous savons toutefois encore peu de choses au sujet de cette réponse, explique la responsable du volet clinique de l’étude, Dre Sylvie Trottier, de la Faculté de médecine de l’Université Laval et du Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval. Nos analyses fourniront de nouveaux indices sur la manière dont les personnes sont outillées pour faire face à l’infection et pourraient contribuer à identifier des facteurs associés au risque de développer une infection sévère. »

L’équipe de recherche sera complétée par les professeures Caroline Gilbert, spécialiste de l’immunité cellulaire, et Mariana Baz, spécialiste en virologie, toutes deux de la Faculté de médecine de l’Université Laval et du Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval.

150 travailleurs en quincailleries recherchés

Le virus SARS-Cov-2, causant la maladie COVID-19 a fait son apparition en Chine en décembre 2019. Comme on le sait, le virus a forcé l’Organisation mondiale de la santé a déclaré une urgence de santé publique internationale le 30 janvier 2020 et une pandémie le 11 mars 2020.

Dans ce projet, les experts en santé publique visent une meilleure compréhension de la réponse immunitaire au virus SARSCoV-2 chez les travailleurs en quincaillerie.

Il n’y a pas de données sur la séroprévalence (nombre de personnes qui ont des anticorps) de l’infection à SARS-CoV-2 et l’immunité dans ce groupe de travailleurs, bien qu’ils travaillent dans un milieu où le contact avec le public a été fréquent. Au total, 150 travailleurs en quincaillerie des régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches seront étudiés.

Pour être éligible, vos travailleurs doivent être âgé de 18 ans et plus et avoir été en contact au moins 20 jours avec le public dans le cadre de votre travail depuis le 1er février 2020. Ils doivent travailler dans une quincaillerie dans les régions de la Capitale-Nationale ou de Chaudière-Appalaches. Ils ne doivent pas avoir été vacciné contre la COVID, mais après avoir donné le prélèvement sanguin de la première visite, ils peuvent être vaccinés par le programme de vaccination de la province selon leur éligibilité et continuer leur participation à l’étude.

Ils seront vus à trois reprises au CHUL : au jour 1, semaines 12 et 24. À chaque visite, ils répondront à un questionnaire sur les symptômes reliés à la maladie COVID-19 et la vaccination contre la COVID. Trois prélèvements sanguins d’un maximum de 122 millilitres (environ 8 cuillères à table) sont prévus.

Une compensation entre 30 et 50$ est prévue à chaque visite.

Les intéressé(e)s peuvent contacter l’équipe de la recherche clinique en infectiologie au CHUL pour plus d’information au418 525-4444, poste 47992 ou écrire à rechcliniqueinfectio@crchudequebec.ulaval.ca

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *