Retour sur le marché de la rénovation au Québec en 2025

Appuyé par un sondage auprès de plus de 1 300 utilisateurs et par les données terrain de son réseau de 17 500 entrepreneurs certifiés, la plateforme Soumission Rénovation dévoile une lecture du marché de la rénovation au Québec.

Avec 155 000 projets réalisés en 2025 – pour un total de 889 000 depuis sa création –, la plateforme publie pour une quatrième année consécutive son rapport annuel, une analyse de référence pour comprendre les forces et enjeux en présence.

Analyse générale de Michel Jodoin, fondateur de Soumission Rénovation :

« L’industrie a connu un début d’année mouvementé, marqué par l’incertitude liée à l’arrivée de Trump en janvier et à la tempête de neige historique de février. Malgré les craintes, le marché a une fois de plus démontré sa résilience, terminant finalement l’année en territoire positif. Avec des taux d’intérêt revenus dans une fourchette neutre, un marché de l’emploi toujours solide et une reprise des demandes pour les architectes et designers d’intérieur, l’avenir s’annonce prometteur. »

Une économie résiliente

Malgré l’impact de l’inflation et des tarifs américains, la majorité des propriétaires ayant répondu au sondage affirment avoir maintenu leur projet, même si cela signifiait d’en réduire l’ampleur. Tout au long de l’année, très peu ont choisi d’annuler.

Cette stabilité dans le taux de croissance annuel s’explique en partie par le mode de financement : la méthode la plus utilisée demeure l’épargne personnelle, loin devant les prêts bancaires, ce qui réduit l’impact direct des fluctuations à court terme du taux directeur.

Une corrélation directe entre l’immobilier et le marché de la rénovation

Le marché immobilier québécois reste un moteur important des projets de rénovation. La nécessité de travaux liés à l’achat ou à la vente d’une propriété – qu’il s’agisse d’augmenter la valeur de revente ou d’adapter une nouvelle maison – demeure un des déclencheurs majeurs dans le processus décisionnel.

Bien que la baisse du taux directeur observée en octobre 2025 n’ait pas eu d’impact immédiat, on prévoit que celle-ci devrait stimuler progressivement les rénovations majeures à mesure que les conditions financières s’assouplissent en 2026.

Trois tendances à surveiller dans le comportement des consommateurs

Le sondage annuel et l’analyse des coûts réels révèlent trois grandes tendances chez les propriétaires québécois :

1. L’épargne personnelle reste la première source de financement

  • Plus de 54 % des rénovations sont financées principalement par l’épargne personnelle, quel que soit le montant du projet.
  • Les projets plus modestes (moins de 10 000 $) sont presque exclusivement autofinancés, tandis que les projets de plus de 50 000 $ combinent souvent épargne et refinancement hypothécaire ou prêt personnel.
  • L’aide financière de proches et les programmes gouvernementaux jouent un rôle marginal, sauf pour compléter certains projets majeurs.

2. Les coûts réels dépassent souvent les attentes

  • Plus de 40 % des propriétaires sous-estiment le coût d’une rénovation de cuisine ou de salle de bain, même pour des projets de base. La majorité des rénovations de salle de bain dépassent 10 000 $.
  • Pour les travaux majeurs comme toiture, fondations ou agrandissement, plus de 25 % des propriétaires sous-estiment les coûts, souvent supérieurs à 8 000 $ pour une toiture et pouvant atteindre plusieurs centaines de milliers de dollars pour un agrandissement ou un ajout d’étage.

3. Une planification de plus en plus structurée selon la portée du projet

  • Cuisine / salle de bain : de 7 000 $ (mise à jour mineure) à 45 000 $ et plus (haut de gamme/luxe)
  • Toiture : de 8 000 $ pour un bardeau d’asphalte standard à 30 000 $+ pour une toiture métallique ou membrane moderne
  • Agrandissements / fondations : de 50 000 $ à 500 000 $ et plus
    • Avec des frais approximatifs de 150$/pied carré pour la structure d’un garage allant jusqu’à 450$/pied carré pour un ajout d’étage, incluant la finition.

En bref, les propriétaires québécois financent surtout leurs rénovations avec leur épargne, tout en sous-estimant fréquemment les coûts réels, particulièrement pour les cuisines, salles de bain et travaux majeurs. Cette combinaison – autonomie financière, complexité des projets et recherche d’estimations plus justes – renforce l’importance d’une planification rigoureuse qui permet de mieux anticiper les enjeux et de sécuriser l’investissement des ménages.

Dans les bottes des entrepreneurs

Analyse :

  • Le nombre total de projets continue de croître rapidement
  • Le volume annuel reste dynamique
  • Le réseau d’entrepreneurs s’élargit régulièrement, renforçant la compétition
  • La valeur moyenne des projets diminue mais tend à se stabiliser

Les données de 2025 témoignent d’une croissance nette de l’activité par rapport à l’année précédente :

  • + de 155 000 projets réalisés en 2025;
  • + de 2 500 nouveaux entrepreneurs certifiés;
  • Une valeur moyenne des contrats en légère baisse (-7,8 %), reflétant un marché prudent mais actif, notamment avec une augmentation de 13 % des travaux de court délai (1 mois et moins), qui génèrent habituellement des coûts moins élevés.

Une compétition accrue : un vaste choix d’entrepreneurs pour les clients

L’Indice de compétition (nombre d’entrepreneurs en recherche active par projet) révèle une dynamique intéressante :

  • Début 2025 : baisse de la compétition
  • Fin 2025 : hausse marquée – les entrepreneurs deviennent plus disponibles

Avec un quatrième trimestre 2025 marqué par une hausse du nombre d’entrepreneurs actifs et un ralentissement du volume de projets, la compétition s’est nettement intensifiée. Cette dynamique devrait se poursuivre en début d’année 2026, créant un marché où les entrepreneurs sont particulièrement motivés à décrocher de nouveaux mandats. Pour les propriétaires, cela se traduit par :

  • des délais d’exécution plus rapides,
  • des plages de disponibilités élargies,
  • une meilleure capacité de comparer et négocier les soumissions,
  • un rapport qualité-prix plus avantageux qu’au cours des dernières années.

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