
Au deuxième trimestre de son exercice 2025, Home Depot a publié des résultats financiers mitigés, qui traduisent à la fois la résilience du géant américain et un marché de la rénovation résidentielle attentiste en ce qui concerne les grands travaux. Si les chiffres n’ont pas totalement répondu aux attentes de Wall Street, la direction se veut rassurante et mise sur une discipline financière stricte pour tenir ses objectifs annuels.
Pour Richard Darveau, président de l’AQMAT, « Ces résultats traduisent un double message : les grands projets structurants attendront des jours meilleurs, mais la dynamique des petits chantiers, dopée par les besoins d’entretien et les initiatives personnelles des ménages, demeure solide ».
Le chiffre d’affaires trimestriel de Home Depot a progressé de 4,9 % sur un an, atteignant 45,3 milliards de dollars américains. Toutefois, à données comparables, la hausse n’a été que de 1 %, ou +1,4 % si on isole les chiffres aux Etats-Unis, ce qui peut permettre d’extrapoler que les chiffres sont un peu moins bons pour les succursales au Canada.
Le bénéfice net s’est établi à 4,55 milliards de dollars US, soit 4,68 $ par action ajustée, légèrement en dessous du consensus FactSet (agrégateur de données financières) qui anticipait 4,72 $.
Les analystes soulignent que les consommateurs, confrontés à des taux d’intérêt encore un peu élevés, privilégient les projets de petite envergure et reportent les rénovations nécessitant un financement important. La demande des propriétaires se déplace donc vers le « faire soi-même », ce qui peut avantager la bannière, très orientée vers les bricoleurs et les auto-constructeurs.
Pour plusieurs observateurs, ces résultats témoignent d’une croissance certes positive, mais insuffisante pour compenser le ralentissement du marché immobilier et l’attentisme des ménages. Ils notent également que la marge opérationnelle, à 13,7 % sur le semestre, recule par rapport à l’année précédente (14,6 %).
La direction met en avant la résilience du modèle
De son côté, la direction de Home Depot affiche un ton résolument confiant. « Nos résultats du deuxième trimestre correspondent à nos attentes », a affirmé le PDG Ted Decker, rappelant que la performance globale a été « la plus forte en plus de deux ans ».
L’entreprise maintient donc ses prévisions pour l’exercice 2025 : une croissance de 2,8 % des ventes totales, un gain de 1 % à données comparables et une marge opérationnelle autour de 13,4 %.
S’il reconnaît que le contexte macroéconomique demeure incertain, Richard McPhail, directeur financier, insiste sur la capacité du groupe à « naviguer avec efficacité dans cet environnement ». Il a cependant admis que les taux d’intérêt élevés restent « un frein » à la reprise des grands projets de rénovation.
Concernant les tarifs douaniers imposés par l’administration Trump, Home Depot a reconnu que certains produits importés subiraient de modestes hausses de prix, tout en assurant que la majorité de l’assortiment continuerait d’offrir une « valeur optimale » aux clients.
Une réception boursière contrastée, mais un titre en hausse
Malgré ce trimestre en demi-teinte, les investisseurs ont accueilli positivement la confirmation des objectifs annuels et la discipline affichée par la direction.
Avant l’annonce (lundi 18 août) : le titre s’échangeait autour de 394,70 $ à la clôture.
Au jour même de l’annonce (19 août) : l’action bondit de près de 3,95 %, pour atteindre environ 401,10 $, malgré des résultats légèrement inférieurs aux attentes. À l’ouverture en séance, cette hausse se confirme, avec des valeurs allant jusqu’à 407,20 $, soit une progression de 3,17 % par rapport à la veille.
Plusieurs sources rapportent une progression de +3 % à +3,2 %, notamment grâce à la confirmation des perspectives annuelles et une forte performance des ventes magasins aux Etats-Unis.
D’autres publications évoquent même une progression allant jusqu’à +4 %, voire +5 %, dans le cas de certains médias comme l’Economic Times, qui soulignent l’optimisme des investisseurs.
État actuel (20 août) : le cours se stabilise autour de 404 $, oscillant légèrement à la baisse (~–0,8 %) après le pic post‑résultats.