Ce n’est pas de gaieté de cœur que je vous annonce l’annulation d’InnovMat, prévu les 2 et 3 décembre à Trois-Rivières.
Lors de la consultation menée pour le plan stratégique 2025-2027, un message clair s’était imposé : vous vouliez une activité différente, centrée sur la découverte de nouveaux produits. Vous avez dénoncé le traditionalisme des salons d’achat des groupements. Vous avez affirmé votre appétit pour l’innovation, votre désir de vous démarquer grâce à des exclusivités.
Du côté des manufacturiers, plusieurs disaient détenir des produits nichés, méconnus du marché, qu’ils souhaitaient présenter directement aux marchands et aux professionnels de la construction. Tout semblait réuni pour faire d’InnovMat un rendez-vous stimulant, porteur d’avenir.
Mais entre l’intention et l’action, il y a souvent un monde. Un fossé. On l’appelle la résistance au changement.
Malgré des efforts considérables pour susciter votre engagement, les confirmations de participation sont demeurées trop faibles — autant du côté des présentateurs que des visiteurs. À un certain moment, il faut regarder la réalité en face : la fenêtre de temps s’est refermée. Plutôt que d’insister au risque d’un événement décevant, nous avons choisi la lucidité et annulé cette première édition.
L’expérience aura un coût, certes, mais aussi une valeur d’apprentissage. Elle nous rappelle que notre industrie demeure routinière, lente à sortir des cadres connus. Pour un fabricant, un marchand ou un entrepreneur, visiblement, oser l’inédit reste un pari difficile.
D’où ma question (qui contient la réponse) : peut-on garder notre industrie vivante sans la volonté d’innover ?


