
La Coop d’Alimentation Chambord a fermé définitivement, vendredi dernier, ses deux quincailleries opérant sous la bannière BMR à Chambord et à Lac-Bouchette, au Lac-Saint-Jean.
Fondée en 1947, la coopérative employait une quarantaine de personnes réparties entre les deux succursales, qui proposaient également des services d’épicerie et un comptoir de la SAQ.
Selon les informations relayées par les médias régionaux, la direction aurait expliqué, lors de l’assemblée générale des membres, que la décision était motivée par un important manque de liquidités. Celui-ci serait notamment attribuable à l’accumulation de comptes clients impayés, dont une part significative est désormais considérée comme irrécouvrable, ayant dépassé le délai légal de deux ans; ces créances sont aujourd’hui prescrites, donc non exigibles sur le plan juridique.
Les administrateurs ont confié avoir envisagé tous les scénarios pour maintenir les activités, sans parvenir à trouver une solution viable. « Toutes les avenues ont été explorées, mais aucune n’offrait une issue durable », aurait déclaré un membre du conseil.
La fermeture a provoqué une grande déception parmi les employés, bien que certains aient admis s’y attendre, compte tenu des rumeurs persistantes à l’interne ces dernières semaines.
Les membres de la coopérative, pour leur part, ont questionné le sort de leurs parts sociales. Il leur a été indiqué que les produits de la liquidation serviraient en priorité à rembourser les créanciers garantis, ce qui laisse peu d’espoir de remboursement pour les sociétaires ordinaires.
Ce double arrêt d’activités représente un dur revers pour la communauté. Il s’agissait de pôles de services essentiels, non seulement pour les résidents, mais également pour les visiteurs, en particulier les campeurs et touristes fréquentant le site historique de Val-Jalbert.
« Cette fermeture illustre les difficultés croissantes auxquelles font face les quincailleries indépendantes et rurales, prises en étau entre les géants de la distribution, la rareté de la main-d’œuvre et des charges d’exploitation de plus en plus lourdes », a souligné Richard Darveau, président de l’AQMAT.