Un tableau de bord prédictif plutôt qu’historique en gestation à l’AQMAT

Il devient évident que la pandémie va provoquer des perturbations durables sur les chaînes d’approvisionnement, incitant les entreprises non seulement à accélérer la transition numérique de leurs processus, mais aussi à rechercher des sources fiables d’information plus prédictives qu’historiques, car le passé sera de moins en moins garant de l’avenir.

C’est avec cette posture que Richard Darveau, président de l’AQMAT, attaque les services aux membres en 2022 et leur appétit d’accompagnement plus « intelligent », pour employer un terme à la mode.

« Anticiper quand acheter, quelle quantité entreposer, embaucher ou non, acquérir ou non deviennent des décisions prises avec moins de certitudes qu’avant, étant donné la volatilité de l’économie, les changements sociaux plus rapides et l’apparition plus fréquente et avec plus d’impacts de crises sanitaires, sociales, climatiques ou financières. » – Richard Darveau, président, AQMAT

Dans une lettre ouverte publiée à l’occasion de l’assemblée générale de l’ONU à New York, l’Association internationale du transport aérien (IATA) dont les compagnies membres totalisent 82 % du trafic aérien mondial, l’International Chamber of Shipping (80 % des armateurs de la marine marchande), l’Union internationale des transports routiers (IRU) et la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) écrivaient que « les chaînes d’approvisionnement commencent à céder », conséquence de contraintes imposées à la logistique mondiale. Une préoccupation partagée et observée, par une grande majorité de chefs d’entreprises, pour qui les risques liés aux chaînes d’approvisionnement représentent aujourd’hui une menace d’importance sur la croissance des entreprises.

Olivier Laquinte

« La profitabilité des entreprises est aujourd’hui mise sous pression et incite à repenser l’entièreté de la chaîne d’approvisionnement, sous l’angle de la réduction, en favorisant plus largement les fournisseurs locaux et ainsi répondre en partie aux incertitudes liées aux guerres commerciales, aux enjeux de main-d’œuvre et réglementaires, aux coûts de transport et à la résilience de l’infrastructure des pays plus éloignés », souligne avec à-propos Olivier Laquinte, président-directeur général de Talsom, une firme-conseil spécialisée dans l’accompagnement des entreprises au niveau de leur transformation numérique, dont le siège social est à Montréal.

MM Darveau et Laquinte sont d’accord sur un point : pour devenir plus agiles et décentralisées, les entreprises doivent utiliser désormais les données prédictives plutôt qu’historiques et s’approcher de plus en plus d’une utilisation de l’intelligence artificielle afin de capitaliser sur de grands ensembles de données.

Les membres ne seront donc pas étonnés d’apprendre que Talsom fera figure de partenaire auprès de l’association pour concevoir un tableau de bord utile à la prise de décisions stratégiques, notamment en matière d’approvisionnements, mais aussi d’embauche et de croissance organique ou par acquisitions.

La construction fait partie de l’une des huit plus grandes chaînes d’approvisionnement mondiales et représente donc plus une part importante des émissions de CO2. De ce fait, les entreprises qui y œuvrent doivent saisir l’occasion d’intégrer les technologies numériques qui peuvent leur permettre de mieux comprendre leurs vulnérabilités et pertes potentielles si rien n’est fait.

Selon un sondage Léger réalisé pour Talsom, les entreprises peuvent encore aujourd’hui davantage capitaliser sur le numérique puisque 40 % d’entre elles estiment ne pas maximiser leurs utilisations des technologies au niveau de leurs opérations et de leur production à 44 %. L’alignement avec leur stratégie ou leur modèle d’affaire étant un frein pour 53 % d’entre elles, voire le principal frein à 24 %.

Pourtant, pouvoir simuler les performances d’une chaîne complète d’approvisionnement pour identifier clients et consommateurs susceptibles d’être affectés par des perturbations, leur permettrait de mieux aligner stratégies d’exécution des commandes et besoins réels des clients, tout en diminuant considérablement les émissions de GES.

One comment on “Un tableau de bord prédictif plutôt qu’historique en gestation à l’AQMAT

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *