En prévision de la campagne électorale québécoise de l’automne

Notre gala se déroule cette année entre les Olympiques et les Oscars. Le monde du sport, l’univers du cinéma, ont plus de points communs avec nous qu’on pourrait le penser. S’il y a des Kim Boutin ou des Denis Villeneuve, c’est parce qu’avant eux, il y a eu des Gaétan Boucher et des Denis Arcand. (*)

Notre industrie a elle aussi grand besoin d’entreprises qui gagnent. Qui gagnent des acquisitions, qui gagnent la confiance de leurs clients, qui gagnent des fournisseurs exclusifs. Qui gagnent aussi des prix, comme ce soir.

C’est pourquoi je remercie chaque finaliste ce soir pour avoir osé affirmer haut et fort sa compétence. Oublions notre éducation judéo-chrétienne, ce n’est pas pêché de réussir et d’inspirer les autres à devenir meilleurs.

En tout cas, si le manque d’humilité était un péché mortel, ça ferait longtemps que vous auriez assisté à mes funérailles!

Notre industrie a aussi besoin d’être défendue, d’être promue.

C’est dans cette perspective qu’on s’est doté d’un Fonds de défense de 70 000 $, qu’on a ouvert une antenne à Ottawa et qu’on vient de démarrer une Commission des affaires socio-économiques.

Le mandat des quinze membres de la Commission : identifier des dossiers chauds qu’on pourrait mener collectivement avec plus de succès que si une bannière seule, un fabricant seul, tentait sa chance.

Cinq sujets me semblent particulièrement incidents et d’actualité considérant l’avènement de la prochaine campagne électorale au Québec. Les voici en decrescendo.

  • Il faut qu’on proagisse devant le spectre du plancher salarial à 15 $ l’heure.

On va intervenir pour que la hausse appréhendée de votre masse salariale soit compensée de manière à ne pas augmenter vos coûts globaux comme employeur. J’aimerais aussi tenter d’obtenir que les employés à temps partiel et les étudiants que vous embauchez ne soient pas assujettis à la même règle. Un genre de régime à deux vitesses, comme dans les restaurants.

  • L’AQMAT a un rôle à jouer face à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée.

On vit une drôle d’époque. C’est presque le plein emploi et pourtant, nombre de jeunes, de nouveaux arrivants, de retraités sont sur le chômage. Il faut les attirer chez vous.

L’AQMAT aimerait faire la promotion du travail en quincaillerie avec l’appui des bannières. On se considère bien placé pour assurer une présence dans les salons de l’emploi.

Il faut que vous trouviez de meilleurs joueurs et que vous les gardiez ceux qui sont bons. On dirait que je suis en train de parler à Marc Bergevin! Je vous rappelle notre récente enquête : on a envoyé 40 consommateurs dans 40 centres de rénovation de bannières différentes. Un seul verdict: vos employés sont aimables, mais une fois sur trois, ils en connaissent moins que les consommateurs.

Avec des performances, comme ça, impossible de rivaliser avec les boutiques spécialisées ni avec Amazon. Et vous ne ferez pas la Coupe Stanley non plus! Utilisez donc notre Collège. On l’a créé pour s’attaquer à la non expérience client en quincaillerie.

  • On ne peut plus rester passifs devant la crise de la relève.

Sans programme pour aider la relève et le vendeur à financer leur transaction, vendre à la prochaine génération demeurera peu populaire. Et on va continuer de perdre des familles en affaires.

Je pense que l’AQMAT doit intervenir avec plus d’information, plus de formation auprès de ses membres, mais aussi en forçant les partis politiques à proposer des solutions fiscales ou autres devant cette attrition de notre patrimoine entrepreneurial.

  • Le gouvernement, quel qu’il soit, doit continuer de stimuler la construction et la rénovation résidentielle par un crédit d’impôt ou autrement.

RénoVert, qui se termine à la fin du mois, aura incité près d’un propriétaire sur deux qui a eu recours à un entrepreneur, à devancer ses travaux et à dépenser presque 2 000 dollars de plus que prévu pour améliorer l’efficacité énergétique des maisons.

On aimerait que les propriétaires non occupants de duplex, triplex et quadruplex soient inclus dans la prochaine mesure gouvernementale.

On veut que les produits qualifiés par d’autres homologations que Energy Star ou Green Guard puissent aussi être reconnus.

Et on prône pour une simplification des procédures au niveau du consommateur désireux de bénéficier d’un crédit d’impôt.

  • Le temps est venu de promouvoir l’achat de produits résidentiels fabriqués au Québec.

L’AQMAT vient d’obtenir le feu vert de la chaîne de télévision V pour présenter une série télé où sera mis en chantier un duplex conçu presque exclusivement de produits québécois, peu importe qu’il s’agisse d’entreprises québécoises, canadiennes ou étrangères.

Nous aimerions qu’une campagne dans les quincailleries des bannières qui voudront bien devenir nos partenaires puisse être menée en parallèle à l’émission pour promouvoir les matériaux faits dans des usines au Québec.

Je termine en remerciant les membres du conseil d’administration et l’ensemble de la communauté d’affaires pour ces dix ans de confiance et j’espère, pour de nombreuses années à venir.

(*) Extraits de l’allocution prononcée au 6e Gala Reconnaissance AQMAT  (3 mars 2018, Québec)

 

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