Les chantiers vont reprendre, mais pas au rythme des besoins

« Après avoir connu, en 2023, la deuxième baisse la plus prononcée des mises en chantier depuis que la SCHL recense ces données, la faible reprise anticipée de la construction résidentielle en 2024-2025 sera nettement insuffisante pour répondre à la hausse de la demande ». C’est en ces termes que Paul Cardinal, directeur du Service économique à l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) synthétise l’état du secteur de la construction et de la rénovation résidentielles au Québec en dévoilant ses prévisions 2024-2025

L’APCHQ anticipe de légères hausses de la construction résidentielle au cours des deux prochaines années au Québec, à hauteur de 13 % en 2024 et de 14 % en 2025, ce qui se traduira par 44 000 et 50 000 mises en chantier, essentiellement parce que les taux d’intérêt devraient graduellement se normaliser.

Retour à la normale du volume des mises en chantier

À l’instar de ce que l’on a vu au cours des dernières années, la majeure partie du développement immobilier sera consacrée à la construction de logements locatifs. Ceux-ci représenteront environ sept nouvelles habitations sur dix dans les centres urbains de la province. Bien que l’on anticipe de légères augmentations de la construction de maisons individuelles et de logements en copropriété, les volumes s’annoncent comme anémiques en regard des moyennes des deux dernières décennies.

Au moment d’écrire ces lignes, les principales institutions financières avaient déjà procédé à quelques baisses de leurs taux hypothécaires à cinq ans.

Tel que mentionné d’entrée de jeu, la construction de logements en 2024-2025 sera nettement insuffisante pour combler, même en partie, le déficit d’habitations que nous connaissons actuellement.

En effet, au cours des deux prochaines années, la demande demeurera forte, en particulier dans le segment locatif notamment en raison d’une arrivée record de résidents non permanents. L’APCHQ soutient que construire des logements abordables est problématique en raison des coûts de construction, des hypothèques et des charges publiques (dont la TVQ, les frais liés aux règlements d’inclusion, les redevances de développement).

Prévisions à l’échelle des régions

Le rapport de l’APCHQ, qui contient également des prévisions pour chacune des sept régions métropolitaines de la province, fait état de régions qui ne connaîtront pas cette embellie des mises en chantier en 2024.

Par exemple, cette année, contrairement à l’ensemble de la province, les régions métropolitaines de Québec (-7 %), de Gatineau (-5 %) et de Saguenay (-18 %) devraient connaître des replis de leurs mises en chantier. À l’autre bout du spectre, la région de Trois-Rivières est celle qui risque d’enregistrer la plus forte croissance de la construction résidentielle en 2024.

Mises en chantier selon les région 2023 vs 2022 

Dépenses en rénovation

Après une année 2022 record, qui a résulté en 20,8 milliards de dollars de dépenses en rénovation, nous sommes en voie de connaître une diminution de 23 % en 2023 (les résultats ne sont pas encore connus).

Plusieurs ménages propriétaires qui voient bondir leurs versements hypothécaires feront preuve de plus de sobriété dans leurs dépenses discrétionnaires.

Cependant, en 2024 et 2025, les dépenses en rénovation devraient reprendre le chemin de la croissance, stimulées par des taux hypothécaires graduellement plus bas et certains programmes gouvernementaux d’aide à la rénovation. L’APCHQ anticipe qu’elles atteindront 17,5 milliards de dollars (+9 %) cette année et 20 milliards de dollars (+14 %) l’an prochain.

Cliquez ici pour accéder aux prévisions complètes de l’APCHQ.

Cliquez ici pour accéder au dossier sur la crise en habitation et ses solutions préparé par l’AQMAT.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *