L’équation heures d’ouverture/expérience client/pénurie de main-d’œuvre : loin d’être résolue

L’AQMAT a déjà remporté un double pari : sensibiliser les consommateurs et les dirigeants à la perte d’expérience en magasin quand il y a trop de roulement et manque de personnel tout en identifiant des voies de passage permettant éventuellement aux marchands de se concerter en attendant une éventuelle révision de la loi poussiéreuse votée il y a trente ans en ce qui concerne l’admission du public dans les établissements commerciaux.

Tout a commencé avec le dévoilement du sondage CROP auprès de 1000 propriétaires résidentiels ayant fréquenté une quincaillerie ou un centre de rénovation au moins une fois depuis la dernière année. Cliquer ici pour prendre connaissance ou relire ce sondage scientifique

Sous le lobby des apôtres du statu quo, des médias ont tenté de polariser le débat autour des dimanches, bien que ni le sondage ni les propos de l’AQMAT ne soutenaient plus cette option depuis au moins six mois. Le président de l’AQMAT a remis les pendules à l’heure en publiant une lettre ouverte dans une dizaine de médias imprimés et électroniques. Lire son Blogue essentiel ici.

Plusieurs médias ont publié intégralement l’opinion de Richard Darveau au nom de l’AQMAT. En voici un exemple.

La même problématique s’est posée au téléjournal de Radio-Canada, le lundi 16 mai. Face Michel Rochette, président du Conseil canadien du commerce de détail – Section Québec, le président de l’AQMAT a dû énergiquement corriger plusieurs faits erronés, notamment en ce qui concerne le pourcentage des sondés prêts à abandonner leur quincaillerie pour acheter sur Amazon. Rappelons que CROP constate que 49 % des répondants sont prêts à attendre que leur quincaillerie rouvre le lendemain et 46 % tenteraient de trouver une autre quincaillerie ouverte, ce qui montre que très peu de clients de quincailleries optent pour Amazon.

Darveau a aussi dû corriger son vis-à-vis quand il a parlé de l’appui généralisé qu’avait connu le projet de loi 59 déposé en 1992. Ce n’est pas vrai. D’une part, la loi a été votée sous baillon, ne permettant pas en chambre aucun débat. D’autre part, l’ensemble des associations commerciales, allant de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante aux divers Regroupements de SIDAC, en passant par la Corporation des concessionnaires automobiles et l’Association des détaillants en alimentation du Québec, sans oublier bien sûr l’AQMAT (appelée ADMACQ à l’époque) s’étaient tous montré contre l’ouverture des magasins les lundis, mardis et mercredis soirs ainsi que les week-ends.

Point fort du duel en ondes : parler de la réalité subie par les marchands et leurs effectifs sur le terrain alors que les clients ne se présentent plus massivement dans leurs magasins les soirs de semaine.

Pour voir ou revoir la discussion pour le moins animée, cliquez ici.

Environ 30 minutes mardi avec l’animatrice-vedette Nathalie Normandeau sur les ondes du 98,5 ont permis de constater, grâce à une ligne ouverte, à quel point le sondage CROP reflétait l’opinion publique générale désormais disposée à réorganiser son horaire de magasinage en fonction d’heures réduites dans les magasins de tout type. Permettre aux employés et aux marchands d’accéder eux aussi à une meilleure qualité de vie est un message qui porte.

 

 

Pour réécouter l’entrevue avec Nathalie Normandeau, c’est ici

 

 

Dans le cas du Journal de Montréal et du Journal de Québec, une version écourtée de la lettre a été publiée. En voici un exemple.

Le même jour,  Richard Darveau échangeait avec les animateurs de l’émission Midi pile du 95,7 KYK FM au Saguenay dans un style et un parlé très quotidien. On était alors clairement en mode solution, plusieurs nouveaux chemins ont été exploré dans le but de respecter bien sûr la Loi sur la concurrence tout en permettant aux marchands de discuter heures d’ouverture.

« La municipalité ou le gouvernement provincial, en occurrence le gouvernement du Québec, pourrait amener un règlement qui dit que les marchands du territoire de la ville ou du territoire provincial ont le droit de se parler d’heures d’ouverture sans entrer en collision. », affirmait notamment le président en ondes.

Pour réécouter l’entrevue avec les animateurs Simon et Fred de KYK, c’est ici

Pour parler de vive voix de l’à-propos de « réduire les heures d’ouverture en vue d’offrir un meilleur service », le porte-parole de l’AQMAT a livré un bel échange avec l’animateur Philippe-Vincent Foisy de QUB Radio. Une mise à jour essentielle pour comprendre où en est le dossier : l’AQMAT s’outillera sur le plan légal et explorera une piste à l’effet de permettre aux marchands de pouvoir discuter entre eux pour réduire leurs heures d’ouverture. Dans le plus grand respect de la Loi. Pour réécouter l’entrevue, c’est ici.

La possibilité d’amener le gouvernement du Québec à se pencher sur un règlement (en anglais : by-law) pour donner aux marchands de son territoire la permission de discuter horaire avait aussi été évoquée en anglais sur les ondes de la radio CBC avec l’animateur Shawn Apel de CBC Radio Noon, émission à laquelle participait aussi la famille Godin qui exploite plusieurs quincailleries en Outaouais.

Pour entendre le quincaillier RONA sur les dimanches et Richard Darveau sur l’ensemble du dossier, on clique ici.  

Prochaines étapes :

  • Tenter de trouver un terrain commun avec d’autres associations commerciales
  • Créer un comité ad hoc à profil légal pour considérer de challenger l’interprétation du concept de collusion prévu dans la Loi sur la concurrence
  • Obtenir un soutien financier pour concevoir des outils de communication et des statistiques afin que les quincailliers réduisent leurs risques s’ils prennent la décision d’ouvrir moins d’heures ou de jours.

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