Le gouvernement minoritaire et nos intérêts : état de veille

Analyse des résultats électoraux à l’échelle fédérale sous l’angle des promesses du gouvernement réélu et des négociations forcées avec les partis d’opposition.

Pour prioriser nos réactions – et actions ! – nous garderons en tête les mots-clés qui nous interpellent : habitation, rénovation, construction, commerce de détail, industrie manufacturière et main-d’œuvre.

Mais plus systématiquement, nous prendrons en considération les cinq sujets que nos membres et la Direction de l’AQMAT ont identifiés comme les plus préoccupants.

  1. Le soutien à la croissance des entreprises et à la Recherche et Développement
  2. Les mesures qui soutiennent l’achat de produits manufacturésau pays, le commerce inter-provinces et la solidarité avec les consommateurs
  3. L’économie circulaire et les incitatifs à réduire l’émission de CO2
  4. Les moyens aidant à faire face à la pénurie de main-d’œuvre
  5. L’encouragement à la rénovation des bâtiments résidentiels

Commentaire de Richard Darveau, président et chef de la direction de l’AQMAT : « Le rideau est tombé, tard, hier, avec le pronostic suivant : le parti Libéral du Canada va former un gouvernement minoritaire, mais relativement fort. Une alliance stratégique est prévisible avec le parti néo-démocrate ainsi que des stratégies négociées au cas par cas avec le Bloc québécois et le parti Vert. Le parti Conservateur risque d’être plus isolé, politiquement et géographiquement. À l’AQMAT, l’heure est maintenant aux comptes à rendre. On démarre l’état de veille, lequel sera forcément ponctué de contre-attaques aux fins que les promesses électorales qui nous concernent soient respectées.»

Principales promesses libérales que nous traquerons dans l’intérêt des membres de l’AQMAT.

« Nous rendrons les habitations écoénergétiques plus abordables et nous ferons baisser les factures d’électricité mensuelles. »

Beaucoup de Canadiens habitent aujourd’hui des maisons qui ne sont pas efficaces sur le plan énergétique, ce qui fait gonfler leur facture d’électricité et crée davantage de pollution. Alors que les inondations et les feux de forêt sont de plus en plus nombreux et graves, de plus en plus de maisons sont menacées. S’adapter aux changements climatiques coûte cher, donc nous allons aider les Canadiens.

Pour rendre la vie plus abordable, réduire nos émissions et protéger l’environnement, nous irons de l’avant avec un plan dans le cadre duquel :

  • nous contribuerons à la rénovation de 1,5 million de maisons au cours des cinq prochaines années afin d’aider les Canadiens à accroître l’efficacité énergétique de leurs foyers et mieux les protéger contre les risques associés aux changements climatiques;
  • nous offrirons aux propriétaires de maisons et d’immeubles intéressés un audit énergétique gratuit;
  • nous aiderons les propriétaires de maison et d’immeuble à payer leurs rénovations en leur offrant un prêt sans intérêt pouvant atteindre 40 000 $;
  • nous aiderons les gens à acheter des maisons neuves certifiées zéro émission en leur donnant une subvention pouvant aller jusqu’à 5 000 $;
  • nous investirons 100 millions de dollars dans le perfectionnement des compétences afin de veiller à ce qu’il y ait un nombre suffisant de travailleurs qualifiés pour répondre à une demande accrue pour les audits énergétiques, les rénovations et la construction de maisons écoénergétiques.

Selon le Parti libéral, ce programme engendrerait des coûts d’environ 370 millions de dollars en 2020-2021, pour augmenter ensuite à 432 millions en 2023-2024, dont la majeure partie seraient financés par la SCHL.

Pour aider les Canadiens à réduire davantage leur facture d’électricité mensuelle, nous rendrons obligatoire, à partir de 2022, la certification ENERGY STAR pour tous les nouveaux appareils électroménagers.

Et pour que les grands immeubles commerciaux deviennent plus écoénergétiques, nous lancerons un concours national dans le but d’établir quatre fonds d’investissement à long terme de 100 millions de dollars, afin d’attirer des capitaux privés pour financer les importants travaux requis pour accroître l’efficacité énergétique des grands immeubles comme les tours de bureaux.

« Nous veillerons à ce que tous les anciens combattants en situation d’itinérance aient un chez-soi. »

Tous les ans, environ 3 000 anciens combattants des Forces armées canadiennes et de la Gendarmerie royale du Canada utilisent les services d’un refuge. Après avoir travaillé avec dévouement et générosité au service de notre pays, aucun ancien combattant ne devrait se retrouver en situation d’itinérance.

Pour remédier à l’itinérance des anciens combattants, nous procèderons à la construction de nouveaux logements accessibles et abordables conçus spécialement pour eux, et nous offrirons aux anciens combattants qui ont besoin de plus d’aide un large éventail de services de santé, de services d’emplois et de services sociaux. Nous appuierons ce travail grâce à un investissement supplémentaire de 15 millions de dollars par année.

« Nous prendrons des mesures ambitieuses pour faire du libre-échange au Canada une réalité. »

Partout au Canada, le gagne-pain de millions de travailleurs dépend des bons accords commerciaux que nous avons négociés avec nos partenaires commerciaux. Bien que le Canada soit un chef de file en matière de commerce international en étant le seul pays du G7 à avoir conclu des accords de libre-échange avec tous les autres pays du G7, il reste encore beaucoup de travail à faire pour s’assurer que les gens tirent profit de l’accroissement du commerce ici même au pays.

En nous appuyant sur l’Accord de libre-échange canadien de 2017 et sur les efforts plus récents visant à éliminer les obstacles qui limitent le commerce entre les provinces et les territoires, nous adopterons de nouvelles règles collectives pour simplifier le commerce en promouvant la reconnaissance mutuelle des normes d’un océan à l’autre. Cela pourrait signifier, par exemple, qu’un professionnel agréé dans une province puisse plus facilement travailler ou pratiquer sa profession dans une autre.

Nous exercerons activement la compétence fédérale, au besoin, pour aider à faire progresser le libre-échange au Canada et créerons le Tribunal canadien du libre-échange pour examiner, enquêter et résoudre les cas où des obstacles au commerce intérieur peuvent exister.

« Nous rechercherons plus de possibilités pour que nos entreprises exportatrices réussissent, prennent de l’expansion et créent plus de bons emplois. »

Étant le seul pays du G7 à avoir un accord de libre-échange avec tous les autres pays du G7, et compte tenu de nos autres accords commerciaux qui permettent à nos entreprises d’avoir accès à des milliards de clients de partout au monde, le Canada se trouve dans une position unique pour les aider à connaître du succès et à croître.

Pour contribuer à la création de plus de débouchés et de bons emplois, nous réaliserons de nouveaux investissements visant à faire la promotion de la marque du Canada à l’échelle mondiale et à faire en sorte que nos entreprises aient le soutien dont elles ont besoin pour qu’elles puissent percer dans de nouveaux marchés.

Nous chercherons également à accroître la collaboration entre nos talentueux scientifiques, chercheurs et innovateurs et ceux d’autres pays et économies prospères du G7.

Aussi, pour veiller à ce que les exportateurs canadiens aient l’aide dont ils ont besoin au moment où ils en ont besoin, nous donnerons aux entreprises canadiennes engagées dans des différends commerciaux et des conflits de travail à l’étranger une aide immédiate sur le terrain par le biais d’un Service de conseillers commerciaux du Canada.

« Nous aiderons les exportateurs qui font face à des différends commerciaux à l’étranger. »

L’an dernier, nous nous sommes fixé l’objectif ambitieux d’accroître les exportations du Canada de 50 % d’ici 2025. C’est un objectif à notre portée, mais avec la montée du protectionnisme dans le monde, les exportateurs canadiens sont vulnérables aux pratiques déloyales des autres pays qui ne respectent pas les règles du commerce.

Les grandes entreprises peuvent disposer des ressources nécessaires pour régler ces problèmes devant les tribunaux, mais ce n’est pas toujours le cas des petites et moyennes entreprises, particulièrement de celles qui en sont à leurs débuts dans le commerce international. Tout comme nos ambassades viennent en aide aux gens qui se trouvent dans des situations difficiles à l’étranger, nous devons protéger les intérêts des entreprises canadiennes.

Afin d’aider les entreprises canadiennes qui font face à d’importants différends commerciaux sur la scène internationale, nous mettrons sur pied le Service consulaire commercial du Canada pour les mettre en relation avec les services de soutien et d’aide juridique locaux.

« Nous aiderons les apprentis qui ont choisi un métier désigné Sceau rouge à acquérir l’expérience de travail dont ils ont besoin pour terminer leur certification et trouver un emploi de qualité bien rémunéré. »

Les personnes qui exercent un métier spécialisé apportent des contributions essentielles à notre économie. Ils bâtissent nos maisons, aident à nourrir nos familles et assurent l’alimentation en électricité et le transport dans nos communautés. Pourtant, trop souvent, les apprentis ne peuvent pas saisir les occasions qui se présentent à eux parce qu’ils n’ont pas acquis l’expérience de travail nécessaire pour terminer leur formation à temps.

Aujourd’hui, seul un apprenti qui a choisi un métier désigné Sceau rouge sur cinq est en mesure de terminer sa formation à temps pour obtenir sa certification. Le manque d’emplois stables est cité comme la cause la plus courante. Cela est aussi vrai des métiers où le salaire moyen est de 100 000 $ par année.

Pour donner aux apprentis une plus grande tranquillité d’esprit et des occasions d’acquérir une expérience de travail, nous créerons le Service canadien d’apprentissage, en partenariat avec les provinces, les territoires, les employeurs et les syndicats. Grâce à cette nouvelle aide, les apprentis qui se lancent dans un métier désigné Sceau rouge pourront être plus confiants quant à l’avenir, sachant que des emplois seront disponibles lorsque le moment sera venu.

Pour soutenir ces efforts, nous collaborerons avec nos partenaires pour créer plus de débouchés en fournissant jusqu’à 10 000 $ par apprenti, sur une période de quatre ans, pour chaque nouveau poste créé. Cet investissement aidera 12 500 apprentis de plus à terminer leur formation à temps.

De plus, le gouvernement montrera l’exemple en embauchant directement jusqu’à 250 apprentis de plus chaque année. Nous le ferons en exigeant de nos fournisseurs qu’ils participent au Service canadien d’apprentissage et en obligeant les bénéficiaires de contrats fédéraux de construction à atteindre certaines cibles en matière d’inclusion des femmes dans les métiers spécialisés.

« Nous investirons davantage dans le transport en commun afin de réduire les temps de déplacement, diminuer la pollution et faire croître notre économie. »

Au cours des quatre dernières années, nous avons fait les plus importants investissements dans le transport en commun de l’histoire du Canada.

Cependant, la congestion routière continue d’être un grave problème dans nos villes, ce qui rend difficile pour les familles de passer du temps ensemble et coûte environ 15 milliards de dollars à notre économie en perte de productivité chaque année.

Afin de donner aux villes le financement prévisible dont elles ont besoin pour planifier l’avenir du transport en commun, nous rendrons permanent l’engagement fédéral de financer les projets de transport en commun. De plus, nous ferons en sorte que ce financement suive la hausse progressive du coût de construction au fil du temps. Cela se traduira par un financement stable et prévisible de 3 milliards de dollars supplémentaires par année pour subvenir aux besoins de nos villes en matière de transport en commun, en plus des transferts provenant du Fonds de la taxe sur l’essence fédéral.

« Nous prendrons des mesures supplémentaires pour que les communautés puissent plus facilement accueillir les travailleurs dont elles ont le plus besoin. »

Bien que l’immigration profite au Canada dans son ensemble, ce ne sont pas toutes les communautés qui sont en mesure de mettre à profit les contributions des nouveaux arrivants, comme celles qui sont confrontées à une grave pénurie de main-d’œuvre.

Pour aider les communautés de toutes tailles partout au pays à attirer et soutenir de nouveaux arrivants, nous mettrons sur pied un Programme de candidats municipaux. Ce programme permettra à des communautés locales, à des chambres de commerce et à des associations locales de parrainer directement des immigrants permanents.

« Nous favoriserons l’égalité sur le marché du travail canadien. »

Notre économie est en plein essor, et plus d’un million de nouveaux emplois ont été créés depuis notre arrivée au pouvoir. Bien que ce soient de bonnes nouvelles pour les personnes à la recherche d’un emploi, ce n’est guère réconfortant pour celles pour qui les débouchés intéressants se trouvent hors de portée à cause de leur genre, de leur race, de leurs facultés ou d’autres facteurs d’identité intersectionnelle.

Pour aider davantage de nouvelles arrivantes et de femmes appartenant à des minorités visibles à trouver et à garder un emploi de qualité, nous nous appuierons sur les projets de recherche, de soutien et d’emploi annoncés plus tôt cette année et choisirons d’avancer en investissant 9 millions de dollars de plus sur une période de trois années.

Pour faire en sorte que les jeunes racialisés et autochtones aient moins d’obstacles à franchir au début de leur carrière, nous améliorerons la Stratégie emploi jeunesse (SEJ). De plus, nous ferons en sorte que les prochains rapports sur la jeunesse adoptent une approche intersectionnelle qui tient compte de la race.

Nous collaborerons également avec des organismes de développement économique, de l’agriculture et du commerce pour veiller à ce que les communautés sous-représentées soient mieux desservies et informées concernant les programmes et services qui peuvent les aider à trouver et garder un emploi de qualité.

Le prêt sans intérêt jusqu’à 40 000 $ que promet le deuxième gouvernement Trudeau pourrait notamment s’appliquer aux changements de portes et fenêtres, à l’installation de panneaux solaires, aux travaux d’isolation ou d’imperméabilisation du sous-sol; Les citoyens pourront remplacer les fenêtres mal isolées ou leur vieille chaudière, et pas seulement pour rendre leur demeure plus confortable ni pour baisser leur facture mensuelle d’électricité, mais aussi pour s’assurer que notre environnement est sain.

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