BILAN POSITIF POUR LE COMMERCE DE DÉTAIL EN 2015 : LE CONSOMMATEUR QUÉBÉCOIS ÉTAIT AU RENDEZ-VOUS

On le sait, le secteur du commerce de détail est en pleine effervescence au Québec. Tout au long de l’année 2015, les détaillants ont dû composer avec certaines tendances lourdes de l’économie mondiale, notamment la baisse du dollar canadien et la compétition de plus en plus féroce sur les plateformes numériques.

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LéoCollaboration spéciale :

Léopold Turgeon

Président-directeur général

du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD)

Face à ce paysage en transformation rapide, les détaillants qui ont adapté leurs stratégies auprès des consommateurs ont été en mesure de tirer leur épingle du jeu. À preuve, malgré d’importants chamboulements – fermetures, acquisitions, etc. – l’année 2015 a été somme toute positive pour le commerce de détail.

En février, le Conseil québécois du commerce de détail, en collaboration avec le Groupe Altus, a dévoilé son Bilan 2015. Trois constats majeurs démontrent bien la vigueur de ce secteur dans l’économie québécoise :

  • les ventes du secteur du détail totalisent 109,1 milliards de dollars pour l’année 2015 au Québec, soit une augmentation de 0,9 % par rapport à 2014;
  • la diminution marquée du prix du litre d’essence a permis au consommateur québécois d’épargner 2,6 milliards de dollars en 2015, latitude qui a été favorable aux autres secteurs du commerce du détail au Québec;
  • l’impact de la baisse du dollar canadien a grandement affecté les détaillants en 2015.

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La baisse du dollar canadien aura certainement des répercussions à long terme, puisque la majorité des achats des détaillants s’effectue en dollars américains. Il est donc possible de croire que les détaillants se verront obligés de refiler en tout ou en partie cette différence au consommateur en 2016.

Ces données permettent néanmoins de conclure que le consommateur québécois a répondu présent tout au long de l’année, et le CQCD prévoit qu’il le sera tout autant en 2016.

Diminution dans le secteur de la construction

Dans le domaine des marchands de matériaux de construction et fournitures de jardinage, l’année 2015 a été un peu moins reluisante, comme en témoigne un quatrième recul des ventes en cinq ans. Après un faible soubresaut en 2014, les ventes ont connu un ralentissement de 0,5% par rapport à l’année précédente. Le secteur tourne au ralenti depuis la récession de 2008.

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On doit également tenir compte de l’inflation, un facteur qui depuis 2006, contribue de façon ininterrompue à la hausse des prix dans le secteur. Au cours des cinq dernières années, l’inflation s’élève à 13 %.

L’inflation sera ce faisant l’un des facteurs à surveiller en 2016, au même titre que les taux d’intérêt, le revenu des consommateurs, et l’emploi.

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Inflation (5 ans)
Entretien et réparations par le propriétaire + 13%

Rona passe aux mains de Lowe’s

L’année 2016 s’est amorcée avec la perte d’un fleuron québécois, alors que Lowe’s a fait l’acquisition de Rona. Est-ce le premier domino qui tombe, ou un cas isolé?

Bien que la nouvelle ait été très médiatisée, on ne peut pas vraiment dire que la transaction est une surprise. La faiblesse du dollar a largement influencé cette transaction, et pourrait laisser présager que d’autres entreprises d’ici pourraient changer de propriétaire. La compétition que se livre plusieurs bannières opérant à l’international créera une consolidation dans plusieurs secteurs du commerce de détail, et le sous-secteur des quincailleries et des matériaux de construction n’y échappe pas.

En ce qui a trait aux détails de la transaction, le CQCD voit d’un bon œil l’intention de Lowe’s de garder le siège social, et les emplois qui y sont rattachés, à Boucherville. Il sera intéressant de voir si à long terme, la même décision sera prise concernant les fournisseurs locaux.

Ce qu’il faut retenir par-dessus tout, c’est que les besoins des consommateurs resteront les mêmes. Lowe’s devra donc tout mettre en œuvre pour préserver, voire améliorer la gestion de la marque, ce qui passe inévitablement par l’expérience client.

L’un des points marquants de cette transaction, c’est que Lowe’s peut aider la marque Rona à prendre le virage 2.0, soit d’être davantage présent sur les nombreuses plateformes numériques. Si l’entreprise est capable de capitaliser sur cette occasion d’affaires, nul doute que les consommateurs y trouveront leur compte.

Prévisions 2016

C’était vrai en 2015, ce le sera tout autant en 2016 : le consommateur recherche d’abord et avant tout à vivre une expérience hors du commun, que ce soit en magasin ou en ligne.

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