La vie et les affaires normales semblent continuer chez RONA. La direction a annoncé ce matin l’ouverture de cinq nouveaux magasins, dont trois Réno-Dépôt de format réduit.
Il faut dire que formellement, la transaction en faveur de Lowe’s n’est pas complétée. Il reste aux actionnaires à se prononcer, le 31 mars, et au Bureau de la concurrence et à Investissement Canada de trancher par la suite.
« Nous avons choisi de miser sur un nouveau concept de magasins Réno-Dépôt avec un format de 50 000 pi ca qui nous permet d’optimiser l’espace dédié au commerce de détail et de percer dans un plus grand nombre de marchés à travers le pays comparativement au format traditionnel de 80 000 pi ca réservé aux grandes surfaces », a expliqué Luc Rodier, premier vice-président, Détail chez RONA.
Avec l’ouverture d’ici le début de 2017 de succursales à Boucherville, Trois-Rivières et Valleyfield, le nombre de Réno-Dépôt grimpera donc de 17 à 20 au Québec. À ce tableau s’ajoutent deux succursales à Aurora en Ontario et Calgary en Alberta.
Le magasin de Boucherville sera aménagé sur 70 000 pi ca dans un ancien magasin Maxi sur la rue Nobel et sera prêt à accueillir ses premiers clients dès juillet prochain.
Les deux autres magasins Réno-Dépôt seront chacun dotés d’une superficie de 50 000 pi ca. Le magasin de Trois-Rivières s’installera au centre commercial Les Rivières dans une partie du local laissé vacant par Target. L’ouverture est prévue pour juin 2016. La construction du nouveau Réno-Dépôt de Valleyfield, lequel sera situé sur le boulevard Monseigneur-Langlois, sera amorcée en 2016 pour une ouverture prévue au début de 2017.
Rappelons que les dernières ouvertures de Réno-Dépôt remontent au 3 avril 2015 (Calgary en Alberta, 100 000 pi ca), 12 mars 2015 (Aurora en Ontario, 76 000 pi ca) et 30 janvier 2015 (Drummondville au Québec, 77 000 pi ca).
Deux autres magasins et deux agrandissements
La bannière ouvrira aussi deux autres magasins RONA, en plus de procéder à l’agrandissement de deux succursales.
« Nous avons été très actifs en 2015 à planifier l’ouverture des nouveaux magasins et sommes heureux de débuter l’année 2016 avec tous ces projets en cours. Nous avons soigneusement sélectionné des marchés précis afin d’accroître notre rayonnement et mieux desservir les communautés concernées », a souligné Luc Rodier.
À St-Félix-de-Valois, dans la région de Lanaudière, la construction du nouveau magasin RONA de 25 000 pi ca débutera en cours d’année et l’ouverture se fera au début de 2017. Il sera situé au sur le boulevard Henry-L-Chevrette.
Du côté de Moose Jaw, le nouveau RONA occupera un espace de 35 000 pi ca dans un local appartenant auparavant à Sobeys. Les travaux sont avancés et l’ouverture aura lieu le mois prochain.
En ce qui a trait aux agrandissements, le magasin de proximité RONA de Saskatoon est récemment devenu un RONA Home and Garden avec l’ajout de 25 000 pi ca. Les travaux, qui ont été répartis sur cinq mois, ont été complétés en janvier dernier.
À Châteauguay, la superficie du magasin va s’accroître de 40 % avec la conversion au format RONA L’entrepôt, notamment avec l’ajout de 15 000 pi ca. L’intérieur du magasin sera également refait à 100 %. Les travaux seront complétés d’ici quelques semaines.
Volonté d’acheter local ?
Selon la direction du Groupe Patrick Morin, l’annonce de la vente de RONA à Lowe’s a attiré des entrepreneurs et des consommateurs dans leurs succursales.
«Depuis la semaine dernière, on reçoit des entrepreneurs qui viennent ouvrir un compte. À chaque fois, ils disent qu’ils ne veulent pas faire vivre les Américains. C’est la principale raison qui les a motivés à faire le saut», a raconté Denis Morin, président du Groupe en entrevue devant les caméras du canal Argent à TVA.
«Pour le moyen terme, on verra le minding de Lowe’s face à ses petites bannières. Nous, on s’attend à une américanisation des fournisseurs et des produits offerts en magasin. On va miser plus que jamais sur un service de qualité à la clientèle. On va prendre notre revanche», a continué M. Morin en expliquant que le Groupe va maintenir son plan de croissance par acquisition et par installation.
Richard Darveau, président et chef de la direction de l’AQMAT, donne un son de cloche nuancé.
Lui aussi en entrevue avec le canal Argent a rappelé que « 50 % des revenus des quincailleries sont générés par les activités des entrepreneurs généraux en construction et en rénovation. Leurs habitudes d’achat sont ancrées dans une relation de confiance et de facilité qui ne seront pas aisément laissées de côté pour privilégier l’achat québécois. Il ne croit pas que la défection sera massive. »
«Ils vont fonctionner d’abord selon une logique économique, comme les consommateurs. Avant de s’attarder au fait que le produit soit québécois, ils se préoccupent qu’il soit disponible, moins cher, de qualité et fiable. Je ne crois pas que le patriotisme et les affaires aillent si étroitement ensemble», a-t-il continué.
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