Une action collective en herbe contre les pratiques commerciales de Recochem

Le fabricant de décapants Recochem sera peut-être visé par une demande d’action collective sous prétexte que l’entreprise montréalaise commercialiserait un même produit présentant différents attributs, sous différents noms et à différents prix.

Le 13 novembre dernier, le cabinet d’avocats LPC a déposé une requête en Cour supérieure contre Recochem. Des procédures semblables auraient été amorcées en parallèle par d’autres avocats ailleurs au pays, notamment en Ontario et en Colombie-Britannique.

Il est reproché à Recochem d’avoir commis des représentations «fausses» et «trompeuses» concernant des diluants à peinture, les produits d’essences minérales de marque Solvable ainsi que pour le fameux Varsol.

L’affaire remonte au tournant des années 2000 alors que Recochem, selon la poursuite, cherchant la rentabilité, aurait opté pour un seul type de solvant applicable à tous ses produits. Selon les documents publics, elle variait auparavant ses approvisionnements en matière d’agent solvant.

Le recours collectif reproche à l’entreprise d’avoir continué à présenter ses produits «comme ayant une composition chimique différente » et « destinés à différents marchés» alors que, en fait, la recette était la même.

Selon la poursuite, le fabricant positionnait la marque Varsol comme étant de qualité supérieure alors qu’en fait, sa composition était identique aux produits vendus sous d’autres marques et à moindre prix.

Les avocats soutenant la procédure contre Recochem estiment que les consommateurs payaient une prime pour jouir d’un produit de qualité supérieure, bien que ce n’était pas le cas.

Recochem agit comme fabricant et distributeur de la marque Varsol qui appartient cependant à la Pétrolière Impériale.

L’action collective, selon ses promoteurs, comptera vite des «dizaines de milliers» de noms à travers le pays, des utilisateurs réclamant des dommages-intérêts compensatoires, voire punitifs; les montants restent encore à être déterminés.

Si elle est autorisée par un juge, l’action collective visera tous les consommateurs ayant acheté des diluants à peinture Solvable ou Varsol ou des essences minérales chez des détaillants provenant des installations de Recochem depuis le changement des politiques internes d’approvisionnement, soit depuis plus de deux décennies.

Le Journal de Montréal rapporte qu’au printemps, la compagnie a mandaté l’ex-PDG de Radio-Canada, Hubert Lacroix, pour qu’il tente de décrocher des contrats publics, de gré à gré ou par appel d’offres, pour la fourniture de produits sanitaires et autres afin de contribuer à la lutte contre la COVID-19.

Fondé à Montréal, arrondissement Saint-Laurent, en 1951, où se trouve toujours sa principale usine, Recochem a été acquise au prix de 25 milliards US il y a deux ans par H.I.G. Capital, une société d’investissements privés de Miami.

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