Mise à jour économique… ou politique?

L’AQMAT a passé au tamis les mesures annoncées hier par le ministre des Finances du Québec comme mes ancêtres abitibiens et orpailleurs cherchaient des trésors. Et comme eux, j’ai trouvé peu ou pas de trésors.

Si on résume ce qui nous touche, nous, dans l’ordre, gens du commerce, de la fabrication et de l’habitation, qu’est-ce que je trouve dans mon chapeau chinois renversé?

La diminution du poids fiscal sur les épaules des citoyens peut certainement avoir ses avantages quand on les considère comme des consommateurs. Ce qu’ils sont aussi.

La baisse d’un point du premier échelon d’imposition – lequel passe à 15 % pour la première fois depuis trente ans – représente une décision aux impacts positifs à la fois économiques et démocratiques.

Je suis de l’école qui croit encore que l’impôt sur le revenu est plus équitable que les taxes sur la consommation. Une famille nombreuse, mais pauvre, achètera plus de produits qu’un individu riche et sans enfants. De ce fait, en volume, elle paiera plus de taxes, même si celles-ci étaient moins chères, car elles seraient moins chères pour tous. En revanche, cette même famille verra son revenu disponible grimper si on lui fait bénéficier d’un impôt moins élevé. Chapeau, monsieur Leitao!

Deuxièmement, l’amorce d’une offensive sérieuse pour lutter contre la pauvreté doit être saluée. Plus de citoyens pouvant sortir la tête de l’eau et passer en mode vie plutôt que survie, mieux se porteront, par à-coup, nos commerces.

Dans la même veine, il est à souhaiter que le gouvernement fédéral adopte tel qu’attendue une stratégie nationale sur le logement l’engageant financièrement afin que soient érigés les dizaines de milliers d’appartements sociaux que nécessitent les plus démunis.

Le dessert de la mise à jour gouvernementale concerne l’accès à Internet, et en particulier à la haute vitesse.

Plusieurs de nos entreprises membres souffrent de connexions trop lentes. Pire, la dernière enquête de l’Institut de la statistique du Québec nous révèle que 11,8 % des ménages ne bénéficient pas encore d’un branchement à Internet! *

L’ajout de 367 millions au programme existant devrait permettre à plus de 90 % des Québécois d’avoir accès à Internet très haute vitesse d’ici cinq ans. Suis-je seul à être dérangé par toute cible inférieure à 100 % en cette ère où vivre sans Internet s’apparente presque à être privé de parler, d’entendre et d’écrire?

Tant qu’à présenter une mise à jour économique à saveur politique, je serais d’avis de conseiller au ministre d’élever ses ambitions dans la préparation de son prochain budget…

 

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