Home Depot prend le contrôle de son approvisionnement avec son propre cargo

On dit qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même. La maison-mère de Home Depot vient de contourner les maux de sa chaîne d’approvisionnement en affrétant son propre navire.

La pandémie a créé des complexités qui ont ricoché partout dans le monde, des ports congestionnés à la demande croissante des consommateurs. L’une des plus récentes difficultés est l’éclosion de la COVID-19 dans le sud de la Chine.

Bien que Home Depot soit l’un des plus grands importateurs des États-Unis, tous secteurs économiques confondus, avec les ports congestionnés, les pénuries de conteneurs et les éclosions de COVID-19 qui ralentissent les expéditions, le géant orange fait aussi partie des victimes.

En fait, c’est la demande croissante de marchandises importées qui fait grimper les coûts d’expédition et engendre la pénurie de travailleurs dans la manutention et le manque de conteneurs d’expédition. Selon le Drewry World Container Index, les conteneurs d’expédition coûtent près de quatre fois plus cher qu’à cette époque l’an dernier.

« Nous avons maintenant un navire qui ne sera que le nôtre et qui sera entièrement dédié à Home Depot », a révélé le chef de l’exploitation Ted Decker sur les ondes de NBC News.

Le navire contractuel fera ses premières tournées le mois prochain.

Il ne s’agit que d’une des mesures extraordinaires que l’entreprise a prises pour atténuer les perturbations de l’approvisionnement causées par la pandémie. La multinationale de la quincaillerie a aussi, à quelques reprises, acheminé des articles de plus petite valeur, comme des outils électriques, par fret aérien. Dans d’autres cas, elle a acheté des articles sur le marché au comptant, malgré des coûts plus élevés.

« L’embouteillage dans les ports et sur les eaux doit se résorber d’ici la période de pointe qui, pour la majorité des détaillants qui importent, commence habituellement en août », espère Richard Darveau, président et chef de la direction de l’AQMAT.

Alors que les autorités chinoises tentent de stopper la propagation du virus, elles ont limité le nombre de navires pouvant accéder aux ports du principal centre d’exportation. Cela oblige certains navires à sauter par-dessus les ports ou à jeter l’ancre au large pendant que les bateaux attendent d’accoster. Les grandes compagnies maritimes, comme Maersk, ont averti les clients des retards. Selon un rapport de l’agence Reuters, il s’agit du plus gros arriéré depuis au moins 2019.

Les coûts ont aussi augmenté en raison de la situation décrite plus haut. Nathan Resnick, patron de Sourcify, une entreprise qui relie les entreprises aux fabricants, a déclaré que les taux de fret ont « considérablement augmenté ». Plus tôt cette semaine, dans une entrevue accordée à l’émission « The Exchange » de CNBC, il a dit que le coût d’un conteneur de 40 pieds avait augmenté de plus de 150 % sur la côte Ouest et encore plus sur la côte Est.

« Trouver des moyens plus rapides et plus efficaces de transporter les marchandises dans le monde est devenu une priorité urgente », souligne M. Darveau.

Parmi les stratégies envisagées par les dirigeants, mentionnons la diversification des chaînes d’approvisionnement par l’importation de matériaux et de marchandises d’autres pays à l’extérieur de l’Asie ou plus près du Québec, l’ajout du fret aérien au mélange et la passation de commandes encore plus tôt. « Ce qui obligera la construction de plus grandes capacités d’entreposage et exercera une pression supplémentaire sur la trésorerie », conclut le porte-parole de l’AQMAT.

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Les ports sont également confrontés à d’autres problèmes. Les autorités ont adopté des mesures plus strictes concernant la COVID-19 après une récente éclosion de coronavirus à Guangdong, en Chine du Sud, causant la congestion dans quatre grands ports.

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