Dépôt du projet de corridor d’immigration francophone pour soutenir l’emploi en quincaillerie

La semaine de « La quincaillerie en Tête et en Fête » se termine avec le dépôt d’un projet de corridor d’immigration francophone pour soutenir l’emploi en quincaillerie.

Au moment où nos marchands et nos usines manquent cruellement de travailleurs et peinent en particulier à recruter de la main-d’œuvre passionnée par l’univers de la rénovation et de la construction, toute mesure favorisant l’accès au marché du travail d’immigrants est la bienvenue.

Depuis les résolutions votées au Congrès des Décideurs, le 3 novembre 2020, l’équipe de l’AQMAT a planifié son projet de corridor d’immigration francophone. Rappelons en effet que c’est dans une proportion de 83 % que les délégués au congrès s’étaient montrés favorables à l’idée qu’on intervienne pour soutenir nos membres qui voudraient recourir à des travailleurs étrangers.

Le projet consiste à créer deux premières cohortes de 15 travailleurs, pour un total de 30 travailleurs en provenance du Sénégal. La première constituée de conseillers-vendeurs expérimentés et la deuxième d’ouvriers spécialisés pour nos usines.

Pourquoi les travailleurs du Sénégal ?

  • Une langue commune, c’est un pays francophone
  • Une grande expérience de la vie commerciale chez les Sénégalais
  • Une certaine présence de l’activité manufacturière au pays
  • Une masse suffisante d’employés scolarisés
  • L’existence d’une coopération bilatérale Québec-Sénégal
  • Une volonté affirmée de la Délégation générale du Québec à Dakar de provoquer des projets

En effet, le Sénégal est une contrée où le niveau d’éducation est bon, le rapport avec le Québec est au beau fixe et le taux de chômage assez élevé pour mériter une collaboration des autorités locales : troisième place des pays qui ont le taux de chômage le plus élevé dans le monde. Ceci explique que la part de la population active sénégalaise s’élève à 54 % comparativement à 67 % au Canada.

De plus, l’AQMAT a bien noté que le Québec entend faire de sa Délégation générale à Dakar une plaque tournante pour optimiser les relations tous azimuts, notamment sur le plan socio-économique, avec plusieurs autres nations à dominante francophone.

« Des entretiens exploratoires avec une contrepartie sénégalaise sont porteurs d’espoir en vue de créer et d’accompagner deux premières cohortes de travailleurs, le plus équitablement représentées en genre, afin d’occuper des postes en commerce de détail (quincailleries) et en fabrication (usines de matériaux) », rapport Crystelle Cormier, directrice du Collège AQMAT.

Collège AQMAT.

Les employés d’origine sénégalaise seraient sélectionnés par un comité bipartite, puis se verraient offrir des postes. Ils seraient rémunérés au salaire minimum pendant six mois, plus avantages sociaux, en plus de voir leur transport et leur logement pris en charge par les employeurs.

Commençant par pourvoir les postes vacants en raison des besoins criants de main-d’œuvre, l’AQMAT garde dans sa perspective le désire d’encourager le développement de partenariats durables, mutuellement profitables. Les bases de son approche seront dans une perspective de pouvoir maintenir les liens au-delà de la réalisation du projet-pilote.

Les postes à combler par les travailleurs étrangers temporaires requièrent des compétences clés ainsi qu’une spécialisation pour certains cas. On pense entre autres aux emplois de type chauffeurs de camion de type « boom truck », soudeur, ouvrier spécialisé, etc. Il est également important d’offrir une possibilité d’évolution pour les travailleurs temporaires désireux de continuer au sein de l’établissement. Des postes qui permettent de passer d’un gagne-pain à la carrière

Un accent sur les femmes, trop peu nombreuses dans notre industrie

Il serait faux de croire que les femmes ont les mêmes droits et privilèges que les hommes dans notre industrie. S’il y a encore des écarts de salaires de l’ordre de 10 à 15 %, la plus grande iniquité se vérifie de visu sur le terrain :

  • moins du tiers des conseillères-vendeuses en quincaillerie sont des femmes ;
  • à peine plus du quart de la main-d’œuvre manufacturière est composé de femmes ;
  • seulement 2 % des travailleuses sur les chantiers de construction sont des femmes.

Pour ces raisons fondamentales, l’AQMAT s’engage à ce que 50 % des travailleuses temporaires soient des femmes. En sélectionnant des femmes, l’AQMAT espère promouvoir, en parallèle, des principes liés à l’égalité des genres ainsi que les droits et libertés de la personne.

« L’échéancier du projet n’est pas encore fixé », précise Mme Cormier, car il nous reste des démarches à accomplir auprès de bailleurs de fonds. Toutefois, les employeurs intéressés à figurer sur la liste d’attente des entreprises d’accueil potentielles sont priés de fournir leur nom à ccormier@aqmat.org.

Voyez ou revoyez le webinaire RH de mercredi dernier où l’option travailleur étranger temporaire est abordée en long et en large.

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