Appui du gouvernement du Canada à « Bien fait ici » : notre marathon commence

Il y a une fenêtre unique d’opportunités en raison du calendrier électoral et nous comptons bien en profiter.

J’évoque ici le fait que les directions des bannières et tous les fabricants souscrivant au programme « Bien fait ici » seront mis à contribution pour inciter le gouvernement sortant à se commettre financièrement avant la campagne. À défaut, s’il ne répond pas, on prendra les moyens pour que les thèmes qui nous sont chers soient revendiqués par tous les partis en lice, une fois la campagne officiellement amorcée.

Face au protectionnisme ambiant et à l’ultimatum du réchauffement climatique, les assises du programme « Bien fait ici », tels que la protection et le développement des PME manufacturières, les initiatives d’achat local et le soutien aux projets contribuant à la lutte au gaz à effet de serre s’avèrent populaires auprès des citoyens. Et des politiciens, qui voient de plus en plus ces derniers comme des voteurs, à mesure que les semaines avancent…

S’il est vrai que tous les partis voudront rivaliser de créativité et de dollars pour séduire l’électorat une fois en campagne, sans doute pendant les mois de septembre et d’octobre, il est encore plus vrai que le gouvernement libéral sortant doit se montrer solidaire des causes qui tiennent à cœur au public.

Nous amorcerons donc, d’abord, une opération de relations gouvernementales auprès des élus libéraux et de la haute fonction publique, en particulier ceux gravitant autour de deux ministères.

D’une part, le ministère de la Petite entreprise et de la Promotion des exportations. L’Honorable Mary Ng est nantie du devoir de soutenir les entreprises canadiennes et plus spécifiquement, dans la lettre de mandat que lui a confié le Premier ministre, de développer des mesures efficaces en faveur de la lutte aux changements climatiques.

La lettre de mandat rappelle aussi à la Ministre que ses actions devraient être guidées par la plateforme du Parti Libéral du Canada en vigueur, laquelle stipule notamment :

Emplois verts:

  • Nous soutiendrons davantage les entreprises manufacturières émergentes de technologies vertes pour faciliter leurs recherches et la commercialisation de nouveaux produits.
  • Nous offrirons une meilleure qualité de vie aux Canadiennes et aux Canadiens en travaillant avec les provinces pour resserrer les normes de qualité de l’air, surveiller les émissions et encourager les investissements qui amélioreront la pureté de l’air et la santé des communautés.
  • Nous améliorerons les normes d’efficacité énergétique encadrant les produits commerciaux et de consommation, et à l’aide de nouveaux instruments financiers, nous encouragerons la rénovation écologique des bâtiments industriels, commerciaux et résidentiels.
  • Nous aiderons davantage nos entreprises de technologies vertes à exporter leurs produits avec succès.

Emploi et innovation:

  • Pour relancer notre économie, nous devons investir sans délai pour aider nos entreprises et nos entrepreneurs – et notamment ceux du secteur manufacturier – à se montrer plus innovants, concurrentiels et prospères.
  • Au cours des trois prochaines années, nous investirons 200 millions de dollars par an, afin d’apporter un soutien nettement plus important aux incubateurs et aux accélérateurs d’entreprises, ainsi qu’au réseau national émergent d’innovation pour les entreprises et de soutien aux grappes industrielles.

Or, qui encourage l’achat local et en particulier l’achat de matériaux répondant aux normes publiques en vigueur en matière d’efficience énergétique et de durabilité, favorise la réduction des GES. Théoriquement, on devrait obtenir son écoute.

D’autre part, le puissant ministère de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique. L’Honorable Navdeep Bains est responsable des politiques du gouvernement du Canada en matière de micro-économie. Il prône pour le statut du Canada comme pôle mondial de l’Innovation, supporte les « super grappes » qui tablent sur la mise en commun d’efforts d’entreprises dans un but commun, il défend âprement la propriété intellectuelle.

Dans sa lettre de mandat, le Premier ministre lui a demandé notamment :

  • de voir à l’élargissement d’une aide efficace pour les incubateurs et les accélérateurs d’entreprises;
  • de collaborer avec les organismes de développement régional dans le but d’effectuer des investissements stratégiques misant sur les avantages régionaux compétitifs;
  • d’apporter son concours à la ministre de l’Environnement et du Changement climatique ainsi qu’au ministre des Ressources naturelles en vue des investissements stratégiques qui seront faits dans notre secteur de la technologie propre.

S’ajoute à ces engagements ministériaux à portefeuille économique le dépôt récent du rapport du Conseil consultatif sur l’action pour le climat.

Parmi les constats et les recommandations touchant l’environnement bâti :

CONSTATS :

  • L’évolution rapide de la technologie et la baisse des coûts ont ouvert un créneau pour moderniser les bâtiments et les systèmes de transport de manière à créer des villes et des collectivités plus habitables. Le choix (…) d’une construction d’un bâtiment hautement efficace n’entraîne plus de compromis entre les avantages pour l’environnement, les finances et la santé; tous ces avantages sont compatibles. La tâche qui reste à accomplir consiste pour le gouvernement à créer les conditions propices à l’application de l’ingéniosité du secteur privé afin d’amener l’ensemble de l’économie à atteindre ces résultats souhaitables.
  • En 2016, (…) 12 % des émissions de GES du Canada provenaient du secteur de l’environnement bâti, (…), soit 81 Mt en 2016.
  • Des mesures supplémentaires avaient été proposées, mais n’ont pas encore été entièrement mises en œuvre- y compris des codes du bâtiment plus stricts, des normes d’efficacité énergétique plus rigoureuses pour les appareils.
  • Les émissions sont réparties presque également entre les secteurs résidentiel et commercial. L’amélioration de l’efficacité énergétique a compensé les effets de la croissance démographique, laquelle a fait augmenter la demande de logements et de bâtiments commerciaux et institutionnels.
  • Les émissions provenant des bâtiments diminuent lentement grâce aux gains d’efficacité, mais d’autres réductions pourraient être obtenues grâce à une modernisation plus poussée du parc immobilier tout en garantissant que les nouveaux bâtiments soient construits selon des normes élevées.

Les deux commissaires recommandent que le gouvernement du Canada devrait veiller à ce que les provinces et les territoires disposent d’outils à l’appui de l’étiquetage normalisé des bâtiments, et à ce que ces outils soient maintenus à jour.

En matière de normalisation et regroupement, les deux commissaires recommandent que le gouvernement du Canada joue un rôle dans la création et la diffusion d’outils normalisant les meilleures pratiques pour la rénovation de bâtiments et dans le regroupement de plus petits projets afin que les investissements soient à leur échelle.

Chers membres de la grande famille de la quincaillerie et des matériaux, en quelques semaines, nous avons créé un réseau de promotion de l’achat local réunissant déjà 88 manufacturiers qui exploitent des usines dans sept provinces différentes du pays.

Je vous invite à naviguer sur le portail www.ici-here.ca pour apprécier la démarche naissante; on peut constater qu’en quelques semaines, plus de 450 fiches de gammes de produits représentant plusieurs milliers de « SKUs » ont déjà été publiées par les manufacturiers.

Dans le même délai, nous avons obtenu que « Bien fait ici » soit supporté par un réseau de plus de 2400 magasins au Canada, affiliés ou appartenant à dix enseignes majeures : ACE, BMR, Castle, Home Hardware, Lowe’s Canada, Patrick Morin, Réno-Dépôt, RONA, TimberMart et Unimat. Et à cette liste prestigieuse s’ajoutent trois autres groupements majeurs – dont je dois taire les noms ici – qui ont manifesté l’intention de commanditer aussi le programme; il revient toutefois au conseil d’administration d’accepter ou non leur candidature.

Bref, nous avons en commun de proposer aux propriétaires résidentiels des articles de quincaillerie et matériaux de construction satisfaisant les normes publiques de construction et répondant aux exigences de « Made in Canada », vendus dans un vaste réseau de magasins spécialisés aux quatre coins du pays et en cela, nous détenons un remarquable poids politique que j’entends utiliser.

Actions à venir à court terme

Lors de la prochaine réunion du conseil d’administration prévue le 20 juin à Toronto, je dépose un projet de lettre adressé au Très Honorable Justin Trudeau que les PDG de toutes les bannières participantes seront invités à co-signer.

En parallèle, j’aurai eu, avant la fin de la session parlementaire à Ottawa, des rencontres préliminaires avec certains élus et hauts-fonctionnaires, histoire de prendre la température de l’eau, comme on dit.

Pour leur part, les manufacturiers seront invités à sensibiliser individuellement leur député à la justesse de notre mouvement collectif. Au menu de l’argumentaire qui leur sera proposé dans une lettre-type : la menace qui plane sur les emplois manufacturiers et l’opportunité d’encourager les propriétaires résidentiels à privilégier l’achat de matériaux satisfaisant les normes de construction et bien souvent, concourant au combat contre la pollution et l’obsolescence.

À ce stade, en toute transparence, je m’interroge sur la pertinence de mettre les médias dans le coup ou de demeurer encore sous le radar. L’opinion de nos lecteurs me tient à cœur, écrivez-moi : richard@ici-here.ca.

Qu’il me soit permis de souhaiter à tous une première fin de semaine à odeur estivale. Vivement que vos affaires saisonnières commencent à fleurir!

J’étais à Ottawa le 26 mai pour le plus grand rendez-vous des coureurs au Canada. Je sens que je vais y retourner souvent dans les semaines à venir, cette fois en qualité de lobbyiste et pour amorcer un tout autre genre de marathon!