LafargeHolcim : démission du PDG en pleine tourmente

Deux ans après avoir pris la tête de LafargeHolcim, Eric Olsen quittera ses fonctions de directeur général, le 15 juillet. Une décision qui vise à calmer les tensions autour du cimentier suisse, qui est accusé d’avoir été impliqué dans des transactions avec des groupes armés pour assurer le fonctionnement de son usine en Syrie.

Le géant des matériaux compte plusieurs divisions, dont Lafarge Amérique du Nord, qui opère plus de 900 locations au États-Unis et au Canada, dont 26 au Québec. Rappelons qu’Holcim Canada a cédé tous ses actifs au pays à CRH Canada, lors de la fusion, en 2015. Cette vente d’actifs impliquait Demix Béton, Demix Agrégats et Demix Construction au Québec. Le conglomérat montréalais Power Corporation détient une participation de 9,43 % dans LafargeHolcim via sa coentreprise Pargesa Holding SA.

«  Ma décision est guidée par la conviction qu’elle contribuera à apaiser les fortes tensions qui sont récemment apparues autour de la question de la Syrie. Bien que je n’ai été en aucune manière impliqué, ni même informé d’actes répréhensibles, je pense que mon départ contribuera à ramener de la sérénité à une société qui a été exposée depuis des mois sur ce sujet », a déclaré Eric Olsen, directeur général, en communiqué de presse.

« Après avoir procédé à un examen approfondi, le Conseil d’administration a conclu qu’Eric Olsen n’était ni responsable ni pouvant être considéré comme informé des actes répréhensibles identifiés dans le cadre de cette enquête », a ajouté le Groupe.

Dans la conclusion de son enquête interne, le Conseil confirme toutefois que «  certaines mesures prises en vue de permettre à l’usine syrienne de poursuivre un fonctionnement sûr étaient inacceptables et que des erreurs de jugement significatives, contrevenant au code de conduite alors en vigueur, avaient été commises.  »

Beat Hess, président du conseil d’administration de LafargeHolcim, a déclaré : «  Bien que les responsables des opérations en Syrie semblent avoir agi d’une manière dont ils pensaient qu’elle était dans le meilleur intérêt de l’entreprise et de ses employés, il ne saurait y avoir de compromis en matière de règles de conformité et de respect des standards fixés par le code de conduite de l’entreprise, quels que soient les défis opérationnels. Nous sommes déterminés à ce que des événements comme ceux survenus en Syrie ne se reproduisent plus jamais chez LafargeHolcim.  »

 Saga syrienne

La démission du PDG et la clôture de l’enquête interne ne mettent pas fin aux procédures judiciaires en cours contre l’entreprise.

À l’automne dernier, le ministère de l’Économie en France déposait une plainte contre le cimentier. Le ministère poursuit maintenant Lafarge pour exercice d’activité en dépit d’une interdiction. Elle reproche à l’entreprise d’avoir acheté du pétrole syrien sous embargo pour avoir fait rouler sa cimenterie.

Rappelons qu’en juin 2016, le journal Le Monde publiait une enquête indiquant que Lafarge aurait négocié avec le groupe État islamique (EI) pour que sa cimenterie de Jalabiya en Syrie continue ses activités en 2013 et 2014.

Toujours selon le média, Lafarge aurait, payé pour le passage de ses camions tant pour l’approvisionnement du site que pour la circulation du ciment.

Les opérations de la cimenterie auraient cessée en septembre 2014, date à laquelle l’EI aurait pris possession du site.

Au moment d’écrire ces lignes, le cours de l’action était de 53.34 (c) EUR  ( -1.66 %).

 

 

 

 

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