Denis Lebel prend la plume pour défendre l’exploitation de la forêt

Au nom de ses membres, essentiellement des scieries et des transformateurs du bois, le président du Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ) a jugé bon de faire paraître une lettre dans les médias. La voici dans son intégralité.

Dire la vérité sur la forêt

Denis Lebel Président-directeur général du Conseil de l’industrie forestière du Québec

POINT DE VUE / La question de l’importance économique de l’industrie forestière est rarement mise en doute. De bonne foi, on saisit aisément que, dans toutes nos régions, 61 000 emplois directs — et tout autant de familles — en dépendent, que l’industrie offre des salaires supérieurs à la moyenne du secteur manufacturier et qu’elle représente 2 % du PIB et 17,4 % des exportations totales du Québec.

L’industrie que je représente est persuadée que la gestion de la forêt publique doit être faite en accord avec la science afin d’en assurer la santé et la pérennité. Il est essentiel de vous soumettre les faits afin de démontrer que notre forêt est parmi les mieux gérées au monde.

Nous avons un régime forestier responsable et un Forestier en chef complètement indépendant qui détermine le volume maximum des récoltes annuelles que l’on peut prélever sans diminuer la capacité productive du milieu forestier.

Nous récoltons moins de 1 % de la forêt publique annuellement et nous contribuons à l’économie de 200 municipalités, à l’intérieur d’un cadre réglementaire sévère et en payant une rente unique au monde sur les volumes de récoltes en plus de la valeur marchande des bois sur pied.

Nous aurons toujours des forêts, car nous gérons nos interventions en ayant continuellement à l’esprit leur régénération, qui se fait naturellement à 80 %. Les 20 % restant sont reboisés, car, pour nous qui vivons de ses fruits, il est primordial que la forêt perdure après la récolte. C’est un legs aux générations futures que les forestiers ont à cœur de préserver.

Nous subissons de plus une surtaxe de 20 % sur les exportations de bois d’œuvre aux États-Unis qui limite notre capacité à croître. Nonobstant ces conditions exigeantes dans une industrie dont la compétition est internationale, nous restons un fleuron de l’économie du Québec.

Il y a dans de nombreux pays une croissance de la demande pour le matériau bois et les entreprises québécoises devront bénéficier d’un contexte beaucoup plus favorable pour pouvoir se positionner stratégiquement dans l’avenir. Il faut pouvoir lutter à armes égales avec nos compétiteurs étrangers.

Sans compter que depuis la mise en place du nouveau régime forestier, les difficultés de planification de la récolte nous empêchent de bien prévoir le déploiement de nos chemins et de nos camps et exercent une pression insoutenable sur nos coûts. Des changements doivent être apportés le plus tôt possible. C’est la vitalité de notre industrie qui en dépend.

Depuis maintenant deux siècles, ceux qui vivent de la forêt et ceux qui bénéficient de ses ressources pour construire nos maisons, fabriquer du papier et du carton de grande qualité, de la biomasse pour le chauffage ou des biocarburants le font avec fierté. Ces produits innovants tirés de la ressource forestière contribuent au développement économique et social du Québec.

Nous avons une vision d’avenir pour le Québec. Nous avons en la forêt le meilleur outil pour lutter contre les changements climatiques. Bien gérées, les forêts permettront d’améliorer le bilan environnemental du Québec, car elles captent du carbone dans l’atmosphère et le stockent à long terme dans des constructions durables en bois de chez nous.

Pour toutes ces raisons, il est grand temps que notre industrie bénéficie de conditions favorables à son développement.

 

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